Inédits et redits


Petit cadeau de Noël, voici quelques poèmes inédits ou déjà publiés ici ou ailleurs :

Un inédit : ma participation au printemps des poètes 2021 dont le thème était le Désir :

Le désir d’en Vie
Je veux vivre. Je veux respirer.
Cet incroyable élan de Vie,
je le perçois depuis mes plus jeunes années.
Depuis, je crois, l’instant où je suis né.
Et, me semble-t-il, depuis l’avant-Vie…

Sur notre planète bien-aimée,
il y a quelques milliards d’années,
par une force inconnue animée,
la matière endormie s’est éveillée.

Depuis lors, poussé par cette force insensée
le Vivant, petit à petit, s’est diversifié
tendant vers son incroyable destinée,
vers l’Omega de Teilhard de Chardin propulsé.

Ce formidable élan de Vie,
n’est-ce pas l’Amour-énergie ?

Ce désir d’aimer s’écoule en moi
et m’attire tendrement vers toi.
C’est cette force tranquille et joyeuse,
qui m’emplit d’une inclination merveilleuse.

Depuis tout ce temps, ce désir me pousse en avant,
m’incite – ponctuellement – à me développer
pour devenir un être aimant et bienveillant. 
Vibration éternelle d’une puissante mélopée.

Je veux respirer, chanter, danser,
créer, aimer !…Et donner à aimer.
Je veux me sentir réellement vivant,
en conscience, responsable et non-dépendant.

Je veux réfléchir par moi-même le plus souvent
et me poser les questions du moment.
Celles nécessaires à ma liberté,
indispensables à mon devoir d’exister.
Même si, un instant, elles restent en suspens…

Car derrière le doute du questionnement
se cachent – assurément – toutes les opportunités.

Je veux vivre, rêver et cocréer
l’inexorable évolution de la nouvelle Humanité.
Sérilhac, le 14 février 2021

Un poème en prose qui nous parle du temps ou plutôt : c’est le Temps qui nous parle…

Chronos
Je m’appelle Chronos.
Je suis grec alors, s’il vous plaît, prononcez Kronoss en n’oubliant pas le « s » final pour ne pas me confondre avec ces ustensiles modernes qui me mesurent avec trop de précision !

Car je suis le temps.

Non pas celui qui passe. Celui qui est.

Je suis depuis la nuit…c’est fou le nombre d’expressions où vous faites allusion à moi !
Je suis apparu dans l’univers en même…au même moment que la matière.
Sans moi pas de matière. Sans matière, je n’existe pas.
Ou plutôt je n’existe pas sous la forme que vous connaissez le plus : ma forme linéaire.
Celle qui a un début et une fin.

Qui dit matière, dit début et fin, donc temps linéaire.
On parle de l’espace-temps car ils sont en effet liés mais on pourrait tout aussi bien dire matière-temps.
Dès qu’une chose existe, c’est-à-dire devient matière, elle entre dans mon royaume.
Celui du temps qui est.

Je ne passe pas. C’est le sable dans le sablier qui passe.
C’est l’évolution, le vieillissement de chaque être, chaque chose qui « passe » dès que vous l’observez.
Rien de ce qui est matière n’est immuable. Tout est permanent.

Ce n’est depuis que vous avez voulu me mesurez (quelle folie !) que vous avez connu la peur, l’angoisse de la permanence, la peur de la finitude de ce qui est.

et ci-dessous quatre petits poèmes écrits à la demande pendant le confinement :

Enfermement
Mes amis sont bien loin
et cette asociale distance
m’empêche de leur tenir la main,
« gestes barrières », douloureuses circonstances.

Ces entraves physiques m’emplissent d’une sourde langueur
qui fait ressurgir en moi d’anciennes douleurs.
J’ai beau consoler la tristesse de mon cœur,
cette distance, cette absence ranime mes peurs.
Ce si cruel éloignement, cette obligation
ranime en moi le familier sentiment d’abandon.

L’enfer me ment, comme dit l’ami Thomas.
La séparation est une cruelle expérience.
Quelle enseignement tirer de cette épreuve-là
qui apaiserait mon cœur en élevant ma conscience.
Langle, en confinement, le 27/04/2020

L’angélus de l’amer
Ma mer me manque.
Sans son reflux et ses calanques
mon cœur a le vague à l’âme.
Sans sa danse dans les golfes clairs,
mon horizon au grand jamais ne s’éclaire,
ni jamais plus ma joie ne s’exclame.

Me voilà enfermée dans ma propre promiscuité,
contrainte à la morbide immobilité,
bâillonnée dans le silence de mes journées,
entravée dans les rets de la quotidienne banalité.

Ah que ne suis-je davantage inspirée,
visitée par la muse de la beauté
qui soulage pourtant si souvent
de mon cœur l’oppressant étouffement !

Lorsque je sens en moi se souffle puissant
sur lequel mon âme surfe comme sur une grande vague,
elle m’emporte malgré les affres des tourments
vers de somptueux et époustouflants rivages.
Langle, en confinement, le 24/04/2020

Désirer le sommet
Malgré la verdure qui m’entoure et les bois
parfois me sens comme biche aux abois.

Les fleurs embaument, les oiseaux chantent,
la nature m’appelle de toute part
mais souvent mon cœur battant déchante
et souhaite un tout nouveau départ.

La montagne me manque
et me manque sa hauteur,
son air pur qui fait soupirer mon cœur
et me coupe le souffle lorsque vers elle je monte.

Me voilà entravée dans mes mouvements.
« Pour votre santé », disent-ils, »évitez les voyages ! »
Ce manque de liberté fait naître en moi quelques tourments
même si mon cœur me dit d’être sage.

Il me faut élever ma vision et reprendre confiance,
prendre de la hauteur, désirer le sommet,
vivre l’instant présent, ne pas espérer la délivrance,
croire enfin – le pourrai-je ? – au renouveau de la société.
Langle, en confinement, 27/04/2020

Love Sisters
Avec mes sœurs, je forme un chaleureux trio
dont l’origine du lien se perd dans la nuit des jours
de notre enfance mouvementée et pleine d’imbroglios.
Ce lien plus fort que celui du sang a pour nom « Amour ».

Cet éloignement imposé par une pandémique actualité,
bien qu’il ranime en mon cœur une souffrance ancienne,
renforce encore plus la force de notre douce sororité
et berce mon âme d’une musique vibrante quoiqu’il advienne.

Oui, leur présence me manque et les gestes qui nous font barrière
m’empêche d’exprimer pleinement mon affection pour elles !
Cependant cette distanciation forcée a un effet étonnamment bénéfique :
Elle me fait percevoir combien cette relation est magnifique.
Langle, en confinement, le 29/04/2020



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« L’étrange parfum des clématites » diffuse encore ses fragrances subtiles


Un nouveau commentaire enthousiaste :

« J’ai lu ton livre dans la soirée , ainsi j’étais bien imprégnée dans l’ambiance, dans l’histoire de cet amour que cette femme a refusé… J’ai aimé le désarroi de cet homme qui ne comprend pas pourquoi ce rejet.. Elle lui reproche d’être un homme, d’aimer comme un homme, de tout son être ? ? Que c’est beau d’être aimée comme ça ! Dommage de passer à côté de cette merveille offerte par la Vie , ce miracle entre deux êtres … Que pouvait elle perdre ? Une vie monotone auprès d’un homme qu’elle n’aimait pas ? Elle n’a compris que bien tard , trop tard , que l’Amour est un cadeau de l’Univers… Enfin, peut-être de l’autre côté du voile…

J’ai ressenti beaucoup de sincérité dans ton livre.

Brigitte »

« Poignant »


Aujourd’hui, Michael aurait fêté son 45e anniversaire.
Le 17 novembre prochain, il y aura 20 ans que « son vaisseau est parti vers les étoiles… » Sa sœur et ses amis projettent déjà d’honorer son souvenir lors d’une fête pleine de joie et d’amitié qu’ils organisent en novembre.

De mon côté, quel « hasard », quelle synchronicité, quelle « coïncidence chargée de sens » la vie m’a offert à nouveau !

A l’occasion du Printemps des poètes, la municipalité de Beynat, en Corrèze, a organisé, comme chaque année un concours de poésie auquel j’ai voulu participer. Le thème de cette année, était le courage.
J’ai donc décidé d’envoyer un poème extrait du recueil  » Bonne Route ». Un poème qui évoque la disparition de Mon fiston.
En effet, du courage, il m’en a fallu pour coucher ma douleur sur le papier. Il m’en a fallu, pour oser envoyer ce texte. Il m’en a fallu, aussi pour le lire à haute voix sans que les sanglots ne viennent s’étrangler dans ma gorge…
Quelle joie d’y être parvenu et quelle joie de voir ce message d’amour adressé à mon fils par-delà l’au-delà récompensé par une troisième place au palmarès du concours de cette année !

En voici le texte :

 

Mon fiston

Mon fils, mon enfant,
je revois ce moment,
le jour où tu es né :
de la chair tranchée
sur moi le sang a giclé
et cette odeur à plein nez !…
J’y pense à chaque fois
à ce grand jour de joie
qui me fit papa
pour la seconde fois,
me vit interloqué
et me laissa estomaqué !

Tu es parti depuis
nous laissant la tristesse…
Je voudrais aujourd’hui
te donner ma tendresse.
Ton passage fut trop court.
Il y a encore tant de choses
à partager, de musique, d’amour.
La vie n’est pas toujours rose
et je n’ai toujours pas compris
pourquoi il a fallu qu’on se sépare,
ni pourquoi ta vie était finie,
ni la brutalité de ton départ…


Mon enfant, mon fiston,
Bonne route…Bonne route,
Sur le chemin des étoiles !
Ton vaisseau a hissé la grand’ voile..




Mon fils, il y a déjà si longtemps
que tu es parti soudainement.
Une voiture à toute allure
loin de nous t’a emporté.
Je ne suis pas si sûr
que c’est ça que tu voulais.
Ça n’ sert à rien de se lamenter !
Le Temps m’aidera à oublier.
Mais là encore aujourd’hui,
je veux te dire ces mots
que jamais je ne t’ai dit
et que tu trouveras si beaux…

J’étais un peu loin de toi
quand tu as quitté la terre
mais aujourd’hui, tu vois
je suis toujours ton père.
Je le resterai toujours
malgré les apparences
et malgré ton absence
car l’amour ne meurt pas
après le douloureux trépas,
et la vie nous donne le choix
de retrouver encore la Joie
et d’aimer par-delà l’au-delà…

Mon enfant, mon fiston,
Bonne route…Bonne route,

sur le chemin des étoiles !
Que le vent fasse bien gonfler ta voile !..
.

 

 

Voici le lien de l’article paru sur le site officiel de la commune de Beynat 
Printemps des poètes à Beynat