Par ce beau temps, je décide de descendre au bourg à pied pour aller voter. Cela me fera un peu d’exercice.
Mon corps en a besoin.
J’irai exercer mon droit, accomplir mon devoir.
Abstention rime pour moi avec inaction…
Il fait calme et paisible sur la route.
J’entends même les grillons que je n’entends plus guère depuis un certain temps.
La surdité, héritage génétique, gagne du terrain.
En passant, j’entame un dialogue avec un cheval de trait qui me conte ses heures solitaires dans sa prairie.
Arrivé au bureau de vote, je serre la main du maire
et fait la bise aux conseillères.
Puis dans l’isoloir, j’exprime mon choix.
Je plie mon bulletin et le glisse dans l’enveloppe, laissant les autres bien en évidence dans l’isoloir, histoire d’influencer les indécis qui me suivront. C’est mon père qui, de son vivant, m’a conseillé cette petite manipulation…Dame, nous ne possédons pas d’instituts de sondage ni des chaînes de télé, nous ! ;-).
Pour remonter vers ma maison sur le colline, j’emprunte la route qui surplombe le jardinet de l’école.
En me retournant, je jette un coup d’œil sur les réalisations des enfants, conseillés et aidés par les adultes du village, bénévoles la plupart. C’est un joli petit jardinet au milieu duquel trône l’arbre de la paix, le Ginkgo Biloba que nous avons planté en compagnie des enfants de l’école, quelques habitants du village et des membres du Mouvement pour la Paix, il y a deux ans.
(Photo extraite d’un article de Wikipédia)
cliquer ici pour lire l’article :
un arbre pour la paix
La paix.
C’est vraiment ce que je ressens au plus profond de moi en continuant ma remontée.
J’ai le cœur léger. Mon choix, que j’ai bien su, je crois, préserver des influences diverses, a été un choix « pour » et non « contre ».
Un peu rétif par rapport à « l’égo surdimensionné » du candidat (mais lequel ne l’est pas ?), je fais confiance cependant à une grande partie de ses promesses et, surtout, à ce mouvement de conscience citoyenne qui est en train d’émerger et qui, fort d’une dynamique empreinte de bienveillance, nous coconstruit un avenir plus juste.
Je repasse devant la prairie du cheval mais celui-ci reste planté au beau milieu de son domaine.
On dirait qu’il me boude…
Mais alors que je passe mon chemin, je suis surpris par son hennissement puissant et profond.
Approuverait-il mon choix après une mûre réflexion ?